Une interview à lire sur Noisey : http://noisey.vice.com/fr/blog/bruit-noir-interview-mendelson-pascal-bouaziz
Une chronique dans Gonzaï pour Bruit Noir
Une chronique dans Gonzaï pour Bruit Noir :
Attention ceci n’est pas un album solo.
http://gonzai.com/bruit-noir-une-joie-tres-divisee/
BRUIT NOIR
Une joie très diviséeL’atmosphère est tout juste respirable, les instrus à la limite du tolérable. Et pourtant, ce que raconte Pascal Bouaziz sur ce nouveau projet avec sa voix de paumé bon pour l’hôpital de jour, soulage. Venge, même.
Tout commence par Requiem et s’achève par Adieu. Dans l’intervalle, huit autres titres déroulent méticuleusement les raisons d’un naufrage psychiatrique, comme une longue lettre de suicide social et artistique. L’auteur commence par raconter sa propre « disparition » dans un songe narcissique : « Un requiem pour Pascal Bouaziz, avec beaucoup de batterie et beaucoup de bruit ». Englué dans la nappe poisseuse de son synthé, l’homme se penche sur sa propre tombe et jette lui-même les premières poignées de gadoue, imaginant les cancans des vieilles connaissances : « Laisse tomber, il était fini ce gars-là », « Les gens disaient qu’il avait changé, les gens disaient que c’était plus comme avant ».« Il était avec une fille qui fait du yoga »…
Plus qu’un album solo, « Bruit Noir » est un album de solitude. Avant de commencer, Bouaziz a descendu les instruments de son groupe Mendelson sur le trottoir, avec un numéro à dix chiffres scotché dessus à l’attention des encombrants. Ne restent que quelques rythmes boiteux et claviers nauséeux pour habiller les textes de haillons bruitistes. Deux, peut-être trois éléments sonores par « chanson », et sans doute pas tellement plus de pistes sur le Pro Tools. Minimaliste, industriel, new wave… à ce stade terminal, les étiquettes n’ont plus aucune importance, seul compte le récit de la chute, la pénétration des mots dans les ténèbres. « Bruit Noir » est un album d’images autant qu’un recueil de poèmes sans rimes, pas loin des récits furieux de Léo Ferré dans Ni Dieu ni maître ou Il n’y a plus rien. La rage en moins, la résignation en plus, ce qui est sans doute plus noir encore.
D’idées fixes en mantras de mabouls, les mots sont souvent répétés, répétés, répétés, comme s’ils rebondissaient contre les parois d’une cellule : « Quand on vit dans le passé, on tourne la tête, on est tombé » dit sans cesse l’auteur dans Joe Dassin, ou encore « Déchirer un bœuf en deux avec une scie électrique, déchirer deux bœufs en deux avec une scie électrique, déchirer trois bœufs en deux… » – et ainsi de suite –, dans Usine, morceau « maléfique comme une comptine pour enfants ». On pense aussi à Jean-Louis Costes, ses accès d’hystérie, son humour désespéré, ses œuvres défigurées comme des sculptures de chiard colérique. Mais, ici encore, la rage en moins, la furie à l’économie. Il est aussi question de Michel Houellebecq dans Joy Division, Pascal craignant de perdre ses dents comme l’écrivain « dans les photos de Rock & Folk » ou son cerveau « comme Lou Reed avec Metallica ». Un morceau dans lequel il avance au passage que le vrai malheur de Ian Curtis aura été de s’être « entouré d’abrutis ».
L’angoisse des rond-points, du soleil couché à cinq heures.
Peut-être Houellebecq a-t-il également influencé Province, où Bouaziz s’en prend au fantasme parisien de la « qualité de vie ». Il repense à Chartres, à Charleville-Mézières, à Arras ou à Jean-Luc Le ténia qui vivait au Mans, qui s’est suicidé. Des villes peuplées de « gens qui votent aussi » où plane l’angoisse des rond-points, du « soleil couché à cinq heures » des centres-villes sous anesthésie générale, avec un passage en revue des rideaux de fer tombés sur les commerces pour toute sortie nocturne. Comme l’écrivain, Pascal adopte le désengagement social, refuse de suivre la marche panurgique de l’humanité, préférant se planter au bord de la route pour la regarder passer, la montrer du doigt et lui cracher dessus. C’est pas courageux, c’est pas élégant, mais il faut tout de même du cran pour accepter de revêtir le costume du bouffon, celui qui vous dira en face combien vous avez l’air d’un âne bâté vu de l’extérieur.
Dans son grand élan misanthrope, Pascal Bouaziz vous parlera aussi des manifestations « qui s’arrêtent quand y a plus personne à lyncher » ou « plus de magasins à dévaster », des vols low cost sur Easy Jet (« comment le miracle de voler dans les airs est devenu une expérience si humiliante de l’humanité ? ») ou de la sécurité sociale qui fait exprès « que tout soit compliqué », que « le formulaire soit incompréhensible », que « tu perdes ta journée », que « tout soit impossible ». Et puis il y a Adieu, qui referme le couvercle sur ce tombereau, et qu’on vous laisse découvrir loin d’une lame de rasoir. Tout à fait inapproprié pour vos playlists Spotify soirée dansante ou dîner entre amis, Bruit Noir, est à écouter seul, face à vous-même.
Bruit Noir // Bruit Noir // Ici d’Ailleurs (Sortie le 13 novembre)
Abus Dangereux #136
Article paru dans ABUS DANGEREUX #136
Entrisme – Mendelson au pays de Gonzaï.
Entrisme
Mendelson au pays de Gonzaï.
Une nouvelle chronique et une interview pour Mendelson et Pascal Bouaziz dans Gonzaï.
La chronique, « le journal d’un chanteur », reprend quelques extraits d’un journal tenu en 2013 à la veille de la sortie du 5 eme album.
Ambiance festive garantie.
http://gonzai.com/journal-dun-chanteur-par-mendelson/
L’interview, relativement modeste, a pour mérite la mise au jour du concept irremplaçable de « driste ».
Comme dans « ni trôle ni driste ».
http://gonzai.com/mendelson-la-face-triste-du-rock-francais/
Live Report de Mendelson Au Lieu Unique.
Live Report de Mendelson Au Lieu Unique.
» Il est urgent de se fournir en bière au bar avant le concert qui va suivre, celui de Mendelson, qui s’annonce déjà comme âpre. Un concert pas comme les autres : un seul titre interprété ce soir, « Les Heures », le morceau fleuve de leur dantesque triple album sorti l’an dernier. L’expérience est évidemment unique et la bière vite avalée à l’écoute de ce monologue impudique récité par un Pascal Bouaziz posté droit comme un « i » derrière son ordinateur portable. Pour ceux qui n’auraient pas cerné la noirceur du propos, le texte est également projeté en fond de scène… Tout cela est cafardeux à souhait, il faut bien l’avouer, et je suis tiraillé entre l’envie de recommander une bière au bar et la curiosité de voir comment ce « Voyage au bout de l’enfer » va se terminer. J’opte pour la seconde option et je ne le regrette pas. Le final en crescendo des « Heures » – Bouaziz muet, tout à coup – me fait réaliser que Mendelson est un groupe qui ne ferait pas pâle figure dans le catalogue du label canadien Constellation (Godspeed You! Black Emperor, A Silver Mt. Zion). «
http://www.popnews.com/popnews/seconde-edition-du-festival-assis-debout-couche-au-lieu-unique
Live Report du concert à Nantes – 21 mars 2104
Live Report du concert à Nantes http://www.lelieuunique.com/site/index.php/2014/03/21/assis-2/
Mendelson jouant Les Heures m’a assommé. Fallait rentrer dedans. J’ai eu l’impression d’être un Papou à un vernissage du Palais de Tokyo.
— Alexandre Hervaud (@AlexHervaud) 21 Mars 2014
…jusqu’en Pologne !
Mendelson… jusqu’en Pologne (Polyphonia) !
http://polyphonia.pl/2014/02/mendelson-mendelson/