MENDELSON – Le dernier album

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MENDELSON – Le dernier album

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« Une œuvre musicale et littéraire, qui laisse sans voix, tout entier habité, longtemps après l’écoute, par sa puissance biographique. Un monument. » INDIEPOPROCK

« Restons sereins comme un dernier album de Mendelson. Et patientons. En 2023,2024 au plus tard, dans un halo éblouissant surgira l’album numéro 8. Ou ∞. Car Mendelson est infini. »
A DECOUVRIR ABSOLUMENT 
 « Mendelson est le seul groupe français à mes yeux qui peut se lire comme un livre tout en proposant une musicalité exceptionnelle qui n’a rien de français sans être une parodie de la musique anglo-saxonne. Jamais un groupe ne m’aura autant ému jusque dans son final unique. » Stephane Gregoire, fondateur du label Ici, d’ailleurs.

Mendelson est centré autour de Pascal Bouaziz, auteur-compositeur, chanteur et guitariste. Le groupe sort un premier album en 1997 : L’avenir est devant. Il est édité par le label nantais Lithium qui révèle plusieurs artistes singuliers : Mendelson donc, mais aussi Dominique A, Diabologum, Programme, ou Expérience. Bernard Lenoir sur France Inter, Jean-Daniel Beauvallet dans les Inrocks, notamment, font connaître cet OVNI, avec ses déjà chansons cultes. « Par Chez Nous », « Je ne veux pas mourir » font leurs chemins chez les passionnés de musique…

Le deuxième album, Quelque part, paru en 2000, toujours sur Lithium, affirme plus radicalement la singularité de Mendelson : le son s’ouvre au free-jazz et à toutes les explorations, la voix au timbre imparable s’infléchit en parlé-chanté, les formats de la chanson éclatent. Les textes qui doivent autant au song-writing de tradition anglo-saxonne qu’à la poésie du vingtième siècle ou aux littératures étrangères, parlent de gens ordinaires, de tâches abrutissantes, d’embouteillages, de villes grises… Sans complaisance ni condescendance. A hauteur d’humain. Des vies de combats sourds qui ne sont pourtant jamais tout à fait perdus. Mendelson revendique une radicalité artistique, une réinvention permanente du groupe – qui passe de deux à cinq puis à sept membres, une recherche perpétuelle de nouvelles formes d’écriture et de musicalité. Bien que salué par la critique et par ses pairs, bien qu’adoré avec fidélité par quelques happy few, le groupe ne rencontre pas les faveurs du grand public. Il continue sa route. Personne Ne Le Fera Pour Nous, affirme crânement le quatrième album paru en 2007, illuminé par « 1983 (Barbara) » et consacré album rock de l’année par Bernard Lenoir, encore lui, et François Gorin (Télérama). Après une longue pause et la rencontre du label Ici d’ailleurs… qui accueille avec conviction le groupe, arrive en 2013 le triple éponyme, Mendelson. Grandiose, impérial, écrasant de puissance et de beauté froide, l’album est certainement l’une des œuvres les plus audacieuses et abouties du rock français des trente dernières années.
Comment aller plus loin ? Pascal Bouaziz publie un album sous son propre nom, Haikus, en 2016 et, avec Jean-Michel Pirès, fonde Bruit Noir, deux albums à ce jour, avec des textes rageurs sur des boucles robotiques. En 2017, le sixième album de Mendelson, Sciences Politiques fait comme un pas de côté. Il voit Mendelson se permettre de réécrire au culot et en français, quelques chefs-d’œuvre internationaux – Springsteen, Cohen, The Jam, Public Image Ltd ou Sonic Youth –, chroniques acides mises au goût du jour de l’effrayante pesanteur du monde contemporain.

Restait alors à boucler la boucle. Dans l’histoire de la musique, habituellement un groupe meurt de dissensions entre ses membres, de l’absence de succès, d’usure, ou de lassitude tout simplement. La fin est en tout cas rarement planifiée. Rien de tel ici. Il fallait pour que tout soit parfait que la fin de Mendelson soit écrite comme une partie intégrante de son histoire. On ne connait pas d’exemples d’artistes ayant mis en scène leur propre disparition, d’autres groupes ayant chanté en une sorte de concept-album funèbre leur propre auto-requiem. Le septième album sera donc aussi le dernier.

Cinq titres, pour un adieu donc, pour faire le bilan de ces vingt-cinq années de chansons et de créations. Présentons une dernière fois ce groupe, une nouvelle fois renouvelé, revivifié. Pascal Bouaziz, bien sûr, à la voix, à la guitare, toujours accompagné par les très fidèles, Pierre-Yves Louis, guitariste plus brillant que jamais, et les deux batteurs, piliers du son magistral de Mendelson, Sylvain Joasson et Jean-Michel Pires. Ils sont rejoints pour l’occasion par le vieil ami et compagnon de route Quentin Rollet, au saxophone, et les nouvelles recrues, Jean-Baptiste Julien, aux claviers, et Nicolas Crosse, contrebassiste éminent de l’ensemble intercontemporain (rien de moins !). Tous rejettent le bavardage démonstratif et visent à l’épure, à l’élégante précision d’un souffle.
En forme d’ouverture, la chanson « Le dernier disque » fait figure de manifeste, crâne déclaration de fin de non-recevoir : « Mendelson, groupe obscur, inconnu, mythique, culte ; Mon cul ! ». Il annonce la donne : « Mendelson ne chantera plus jamais ». « Les chanteurs » file l’autobiographie amère et caustique, mais aussi étrangement apaisée. Ce texte rend, sans amertume, hommage à ces compagnons de route, autres chanteurs et chanteuses, au talent écrasant qui n’auront pas tout à fait non plus trouvé leur public. « L’héritage » qui suit bouleverse différemment. C’est cette fois un père qui parle à son fils. Il lui lègue tout. C’est-à-dire rien. Des rêves évanouis de succès, du « sable », de vieux châteaux disparus en Espagne, des « livres en miettes, quelques chansons muettes à la Sacem »… « La dernière chanson », qui clôt évidemment l’album sera le point final d’une discographie exemplaire. Le chant du cygne de Mendelson. Plus de cent chansons au compteur, et Bouaziz revient en arrière, sur les tous premiers pas du groupe, et se souvient. Retrace le parcours. Et referme le livre. On ne connaissait pas encore de chanson qui racontait ça, la vie et la mort d’un groupe et qui le racontait comme ça – la vie la plus simple est quand même un destin. C’est véritablement quand Bouaziz raconte sa propre histoire, comme dans sa chanson la plus célébrée, « 1983 (Barbara) », qu’il tutoie les sommets.
Et puis, enfin, il y a le deuxième titre de l’album. « Algérie » qui frise les vingt minutes. Une de ces chansons-fleuve dont le groupe a le secret. Sans doute la pièce maîtresse de ce disque final, estocade bouleversante où Pascal Bouaziz parvient à mêler le propos très politique du précédent album avec le discours le plus intime d’une profonde nostalgie. Une nostalgie inavouable, trouble, provocant. Comme il le chante lui-même : « Est-ce que c’est étrange d’avoir la nostalgie d’un pays qu’on a pas connu ou bien c’est normal ? Est-ce que c’est étrange d’avoir la nostalgie d’un pays justement disparu ou bien c’est normal ? ». Comment sera reçu, là-bas, cette grande chanson d’amour pour l’Algérie, pays des ancêtres juifs de Pascal Bouaziz ? Comment sera comprise cette chanson d’espérance en une réconciliation rêvée ? Chanson où l’auteur se dévoile comme jamais – fracturé entre tant de multiples identités. Chanson provocante peut-être, parfois, mais chanson pour tous : pour le peuple algérien en lutte, pour les juifs exilés, chanson pour les harkis aussi, et chanson pour tous leurs descendants. Chanson pour tous ceux dont la mémoire est encore et toujours meurtrie. Chanson d’amour enfin pour la musique et les chanteurs d’Algérie : Idir, Ferhat, Matoub, Chaou… Le soulagement des derniers instants de ce monument cathartique est à la hauteur de l’épreuve traversée.

Finalement, quel héritage nous laissera Mendelson ? Bouaziz prétend « ne plus tellement y croire à la postérité » ; il le chante presque soulagé dans sa « dernière chanson ». On se permettra de le contredire. Une telle réussite artistique, intègre et exemplaire, inscrite dans la durée : on n’en connait que peu, très peu. Et que cette histoire trouve avec ce dernier album une conclusion si limpide ne fait que renforcer notre conviction. Que nous laisse finalement Mendelson ? Ces quelques petites choses, après tout – rien que des chansons, qui tout simplement, pendant ces vingt-cinq ans, nous auront rendu plus humains.

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