Chronique

Gonzai

On peut lire une chronique de « Personne Ne Le Fera Pour Nous » sur le site Gonzaï.com à l’adresse suivante: http://www.gonzai.com/mendelson-personne-ne-le-fera-pour-nous/

”Après étude des rares propositions que lui a offert le monde merveilleux du disque en France, Mendelson a préféré finalement faire “sans”. Mendelson distribue Mendelson. Mendelson n’a pas les moyens de financer un partenariat avec la presse ou avec les radios. Mendelson ne prend pas d’encart publicitaire ni dans la presse, ni dans les rues, ni dans le métro. Vous ne pourrez pas tomber sur ce disque par hasard.”

C’est par ces quelques lignes que je découvrais Personne ne le fera pour nous, le nouvel album de Mendelson. L’ex-découverte prometteuse au talent aujourd’hui confirmé, mais en marge. Et sur les marges dur d’écrire. Dur de garder la ligne Mais Mendelson reste droit dans ses bottes. N’en démord pas, ne lâche pas ses idéaux. Va même jusqu’à les confronter avec la réalité en sortant cet objet de création. Et donne ce double album avec autant de pistes éparses, des champs des rivières des impasses et l’horizon.

Et dieu que ce disque tangue comme une croisière qui aurait rencontré les courants hostiles, navire en danger, SOS en secousses. Dans ces conditions perturbées, besoin de se rattacher à la corde du ponton. Et cette corde s’appelle Fantaisie militaire de Bashung. La même science des mots qui collent au palais avant de claquer aussi sec qu’une main sur le visage. Parce qu’au détour de Crétin c’est une histoire qui surgit, un bout de vie sur le sillon. Qui rappelle le monolithe de poésie qu’est Samuel Hall de Bashung, la lente montée organique et électrique qui s’étend, le mots qui cognent sur la paroi musical. Lorsque les chansons se transforment en contes urbains, comme sur ce 1983 (Barbara) qui n’est qu’une cousine du The Kids de Lou Reed.

«Quant t’auras fini de t’arroser la bite au champagne / Quand décidément tu ne feras plus jamais rire personne/ Qui voudra encore de toi /Qui se souviendra de ton téléphone»

Sur Dans tes rêves, c’est la lente dérive électrique d’On the Corner de Miles Davis fondue dans la noirceur du Démon d’Hubert Selby Jr. Hypnotique chanson.

Et puis c’est un détail mais… Mendelson a sut s’entourer. De l’excellent batteur Sylvain Joasson à Charlie O sur les claviers, Quentin Rollet sur les sax’… Un combo jazz électrique mutant prêt à bondir, mordre l’adversaire. Cet album est un combat (l’excellent pamphlet de J’aime pas les gens) au même titre que le récent Poing perdu de Michniak. Des projets qui devraient s’adresser à la foule mais ne passionnent que des bribes d’individus curieux, passionnés, énervés. En guerre. Et La honte, sur le deuxième CD, c’est une version moderne des Vieux de Brel. Une esquisse en instantané d’une émotion quotidienne.

Je ne sais pas si vous aurez le courage de prendre le temps d’écouter ce disque. Encore moins d’écouter les paroles et le flow de Mendelson. Encore moins d’aller écouter Personne ne le fera pour nous sur son myspace. Personne ne le fera pour vous c’est un fait… Mais il y a l’espoir dans ce disque, et des émotions qui transpirent plus que chez n’importe quel poète prépubère du 16ième arrondissement de Paris.

Le quatrième album n’est disponible physiquement que sur le site http://mendelson.free.fr ou sous formes numériques sur les plateformes de téléchargement payant. »
Bester Langs

LIENS

Des adeptes de la scientologie Mendelson* vous parlent:
http://www.another-record.com/dana_hilliot_blog/eloge-de-pascal-bouaziz

(* voir nouvelle du 25 Octobre 2006)

Un article de Philippe Dumez sur la blogotheque

Un article de Philippe Dumez sur la blogotheque: ici.
(http://www.blogotheque.net/article.php3?id_article=2373)

Mendelson à ta porte
Le 9 novembre 2006 — Par Philippe Dumez

J’aurais beaucoup de choses à vous dire au sujet de Mendelson . Du premier concert, en duo guitare/contrebasse, en vedette américaine de Diabologum au Café de la Danse, jusqu’à une interview au micro de Christian Barbier sur les ondes d’Europe 1, en passant par les dates en banlieue parisienne lors desquelles le groupe – car c’est désormais un groupe, auquel de plus en plus de franc-tireurs sont associés, dont beaucoup issus des musiques improvisées (Charlie O., Quentin Rollet, Noël Akchoté, Joëlle Léandre…) – sort du format chanson pour aller vers l’inconnu. De la rupture avec le label Lithium, d’un troisième album en deux parties mais publié sur un seul et même support (“Seuls au sommet”, en clin d’oeil à Randy Newman), jusqu’au boulversant concert à la Cité de la Musique en décembre 2004 et du silence discographique qui l’a suivi.

Silence rompu la semaine dernière par un mail du lider maximo , Pascal Bouaziz, qui offre aux auditeurs impatients non pas un, non pas deux, mais trois albums inédits en téléchargement gratuit : un live daté de 2001 (l’avant-dernier avec Meïr Cohen à la batterie et Olivier Féjoz à la contrebasse, avant remaniement du line-up), un recueil d’inédits enregistrés entre 2001 et 2002, ainsi que la bande originale d’un moyen métrage. Evidemment, comparé à la sortie du nouveau Robbie Williams ou de Hotel Costes Volume 9, c’est un pet de lapin dans la cour d’un corps de ferme abandonné en Ardèche, région chère au groupe. Par contre, pour les fans, c’est un événement riche en surprises : l’occasion de retrouver des reprises jusqu’à ce jour inédites (Roman Photo de Bashung, Crosseyed and Painless des Talking Heads), un hommage inattendu à Ali Farka Touré, leur premier morceau en anglais, des versions épiques (les 11.15 de Mon Frère , sous forte influence Crazy Horse)… Et l’annonce d’un quatrième album à venir : “L’industrie du disque, très prudente, s’inquiète encore de savoir si le monde est prêt, en vérité, à en supporter le choc et la beauté”. Espérons que Mendelson n’attende pas jusque-là pour le publier.