Personne Ne Le Fera Pour Nous – En savoir plus…

Commentaires de Pascal Bouaziz en exclusivité mondiale pour ce site.

MAI 2004

Comme je me disais que ce ne serait pas une mauvaise idée de repartir comme ça, tout chaud qu’on était de la tournée gigantesque (à notre échelle) qui était en train de s’achever, repartir, dis-je, à enregistrer tout de suite, ce groupe, tel qu’il était, (il me semblait plutôt bon à moi, ça continue d’ailleurs à me faire la même impression), enregistrer tout de suite, maintenant, en réunissant tout le monde, c’est-à-dire, y compris les deux batteurs qui se remplaçaient régulièrement, l’un l’autre sur scène, sans se connaître…
Comme je me disais tout ça, sans penser, trop, c’est vrai que 1, j’avais pas de textes (« oh c’est bon les textes on s’en fout ») 2, on avait pas de musiques (« oh c’est bon les musiques, c’est jamais que du Rock & Roll »), comme je me disais tout ça…
(On a qu’à, hum, improviser.. ah oui ça tiens quelle bonne idée, improviser…)
Comme je me disais tout ça…

Nicolas Becker, déjà bien impliqué dans « seuls au sommet » se disait dans sa folie légère et poétique que ça lui disait bien de recommencer à à travailler avec nous sur « Personne ».

Ca tombait bien, quelqu’un lui avait parlé d’une maison, à l’écart, en flanc de montagne, du côté de Foix, quelqu’un lui disait qu’on aurait pu la louer. Et ben oui d’accord. Bravo. Super. Et nous voilà-t-il pas tous dans un camion en ce joli mois de mai 2004, du matériel jusqu’au toit et sous les sièges et sur les genoux, à « descendre » jusqu’à Foix, 800 kilomètres quand même, pouf, bam, d’une traite. Emballez c’est pesez ! Sauf que…Sauf que le quelqu’un en question qui avait dit à Nicolas…Je ne sais pas, il avait du se tromper. Y avait comme une erreur ou quelque chose. Parce que quand on est arrivé en guise de flanc de montagne, c’était la Zone d’Activités de Foix, la maison c’était une sorte de hangar poubelle aux carreaux cassés dont les portes ne fermaient pas, et le logement, le logement bah c’était des sortes de trous sans électricité avec les chiottes bouchées…On a fait le tour assez vite – Pascal est rentré en état dépressif instantané, Jean-Michel a dit « ah ouais Ok c’est cool », Pierre-Yves a failli, un instant tuer quelqu’un, n’importe qui au hasard, mais en fait il a dit : « Bon on se barre immédiatement. » On est tous repartis, indemnes donc, direction le formule 1 à côté du rond point qu’était juste là pas loin. Pratique.

Lendemain matin, après une nuit somme toute assez…Bizarre. Et puis, et puis, après quelques coups de fils à Paris, sur la région, Pierre-Yves qui avait pris les choses en main, juste pour voir un quart d’heure avant de tuer tout le monde ce qui pouvait être fait, est tombé sur ce contact d’une salle pas loin qui faisait des concerts sympas. Alors on est allé voir comme ça. C’est vrai que c’était sympa. Il y avait ni la place, ni le temps qu’on s’installe deux semaines pour faire ben, ce qu’on était venus faire. (On savait pas bien ce qu’on était venus faire.) Mais c’est vrai que c’était sympa. La salle, j’oublie le nom, Mais ça doit être marqué dans les « mercis » de l’album. Ils ont passés quelques coups de fils, eux-mêmes, de leur côté. Sympas.

Vers 14h, le même jour, devant cette salle, on se disait que ben voilà, c’était pas tout ça, c’était bien sympa, c’est vrai, ce voyage et tout mais qu’on allait rentrer tout de même à la maison. « Les bonnes choses n’ont qu’un temps », tout ça quoi. Et puis, on a reçu un coup de fil, le moteur était déjà en train de tourner, un coup de fil d’une femme qui s’appelait Francine, et qui disait que « Oui, elle avait de la place, oui, on pouvait s’installer, oui il y avait une belle salle pour enregistrer », et que c’était dans un château !! Un château, Justiniac, ça s’appelait!

Autant vous dire qu’on était déjà dans le camion pour repartir à Paris, la queue et pas que ça (tout le matériel) entre les jambes alors le coup du château bizarrement on y a cru moyen.

Et ben, du coup, c’était vrai…

 

C’était beau, c’était même magnifique, un château avec vue sur les Pyrénées, un parc magnifique, une cour arborée à l’ombre, une chapelle (en cas d’urgence on sait jamais), Francine pouvait même nous faire à manger, et ben oui la salle pour enregistrer, ben oui, il y a avait du parquet, et des fenêtres qui donnaient sur la cour et de la place à l’aise pour coucher tout le monde…

Le paradis. En quelque sorte. Pascal est sorti presque instantanément (après plusieurs jours) de dépression, Jean-Michel a dit « ah ouais Ok c’est cool », Pierre-Yves s’est mis immédiatement à négocier. Aprement. Du genre qu’il faut pas croire que parce que c’est super ici, que lui c’est un rigolo. (Au cas où quelqu’un avait un doute…) Charlie, Sylvain et Nicolas étaient déjà partis à prendre un petit apéro des familles comme quoi faut pas perdre le rythme. « Business as usual » comme disent les économistes français à la radio d’état.

Et donc, on est resté là deux semaines à tout enregistrer, toute la journée, tout ce qu’on pouvait. C’était l’idée donc. Enregistrer la musique que faisait ce groupe-là. J’avais au départ à peu près deux textes et demi, plus des vieilles choses, c’est-à-dire rien dans les mains, alors du coup on s’est vraiment sentis libres de faire n’importe quoi. C’était bien, c’était bon, c’était la jeunesse, le soleil, les shorts, la drogue et le vin rosé avec la vue sur les Pyrénées qui commençait bizarrement à se brouiller en fin de repas…

Alors après qu’on a eu fini, on est partis en peu en pleurant, (le vin rosé ça rend comme ça). A Paris j’ai pris un mois pour écrire jour et nuit tout ce que je pouvais dans tous les sens et en juillet on s’est réinstallé à Midi Live, à Villetaneuse, dans un très grand studio avec une très grande pièce et du parquet aussi et on a fini là-bas ce qu’on avait commencé plus d’autres trucs et c’était bien cool aussi. On a pas tout mis ce qu’on avait enregistré sur l’album, pensant bizarrement qu’un double album, c’était déjà suffisant. Un jour, on mettra les inédits en ligne pour ceux que ça intéresse. Une chanson qui s’appelle « L’Afrique », très inspiré de Lobo Antunes, une autre « Farid » peut-être aussi, une qui s’appelle « La Tristesse », qu’avait raté la marche déjà de l’album précédent, et puis d’autres encore si on les supporte encore après tout ce temps…

Alors les choses en détail ?

jeanmi

Scanner

Le refrain, il n’y a pas longtemps, je me suis rendu compte tout bêtement, ben que oui, je l’avais volé, comme qui dirait… Inconsciemment, bien sûr. M’enfin, c’est très net qu’il y a à peu près le même dans une chanson de Neil Young qu’est pas mal non plus. Comme chanson. (Allez savoir à qui il l’avait lui-même volé ?). Morrissey, lui-même, pourtant m’avait bien prévenu :

« If you must write prose/poems
The words you use should be your own
Don’t plagiarise or take « on loan »
‘Cause there’s always someone, somewhere
With a big nose, who knows
And who trips you up and laughs
When you fall »

Je me demande s’il avait pensé que le quelqu’un en question, avec le gros nez, ça pouvait être soi-même. La musique, comme toutes les autres, on l’a trouvé sur place, (ce coup-ci, c’était à Midi Live), les accords sont venus sans trop y penser et tout le monde a fait tout le reste. C’est allé aussi vite que ça presque à chaque fois.

Crétin

Pierre-Yves a trouvé la ligne de basse. Tout s’est passé encore très vite. Je me souviens que la musique était déjà partie que je ne trouvais pas vraiment les accords alors je me suis dit que j’avais qu’à faire le solo. Allez Hop ! Après coup on a rajouté des couches mais pas tant que ça et ce qu’on entend est bien la première prise à peu près. Allez hop !

Très heureux d’avoir pu écrire une chanson tout en entier et aussi détaillée sur la détestation de soi. Sujet inépuisable… Ces notes même au moment où je les écris me donnent à chaque instant de nouvelles armes bien tranchantes contre mon pauvre petit moi.

Et puis aussi, il y a comme un hommage à Nino Ferrer avec le sang rouge sur le champ de blés. Ce grand homme, c’est toujours un peu comme ça que je me suis imaginé qu’on l’avait trouvé, allongé, à côté de son fusil…

Quand les guitares arrivent, j’aime bien, ça fait mal à chaque fois.

Personne Ne Le Fera Pour Nous 2

Jean-Michel Pirès, batteur (et musicien, également), bruitiste émérite, qui s’inquiétait de la tournure « un peu difficile » que prenait ce bien bel album m’a comme passé commande d’une chanson « un peu plus gaie », « 3 minutes », « où on peut danser quoi ! »

– « Ah oui ce genre… »

Alors on a fait ça. Après, le texte…
Visiblement, j’avais déjà oublié l’aspect « grande gaieté » de la commande. (Désolé Jean-Michel, pardon tout le monde… Peut-être, une prochaine fois ?)

Le titre, comme certains d’entre vous le savent déjà, avait déjà été utilisé sur « Seuls au sommet ». Et puis il me restait comme ça, je sais pas pourquoi, comme un beau titre qu’aurait mérité mieux. Je sais pourquoi en fait. La phrase extraite d’un poème de Bukowski « Il faut apporter sa propre lumière dans les ténèbres, personne ne le fera pour nous. » était affichée pile au dessus de mon bureau. (Juste à côté d’une photo de moi à trois ans avec ma grand-mère, où il y a « sur les murs, l’affiche d’une ronde de petits chinois, Buster Keaton, une poupée… » mais peut-être on aura l’occasion d’en reparler.)

Le titre de cette chanson après avoir été le titre d’un instrumental sur l’album précédent, puis le titre de cette belle chanson est devenu le titre de tout cet album-là, tout le monde aura compris pourquoi. Je suppose.

Non ? D’un coup j’ai un doute, là…
Pourquoi « Personne ne le fera pour nous », l’album ?
Mais c’est parce que on l’a fait tout seul. C’est pour ça. Voilà pourquoi. Tout, du début à la fin, l’enregistrement, la fabrication et même coller les timbres sur les enveloppes pour l’envoyer. Tout. A nous, tout seuls… Voilà pourquoi. « Personne ne l’aura fait pour nous. » Sortie en août 2007… Et puis en janvier, débordés par le succès et les commandes (!!), « Ici D’ailleurs » le label nancéen avec le distributeur « Rue Stendhal » nous a fait la gentillesse de bien vouloir prendre le relais. Qu’ils en soient ici remerciés pour de vrai !

Mais revenons, revenons, puisque tout revient :
Dans ce très beau texte, si émouvant, de cette si belle chanson sur la dépression, c’est vrai, mais une aussi tellement belle chanson d’amour, c’est vrai aussi, c’est si beau, l’auteur aura encore rendu un « hommage ». Encore un « hommage »… Oui, aux Smiths et leurs Hand in Glove… »The sun shines out of our behind…. »

A propos du vol encore ? Dans ce film de Woody Allen, une conférence où on lui demande pourquoi il y a cet « hommage » dans son film à cette grande scène de tel chef d’œuvre impérissable du cinéma… »Un hommage ? Quel hommage ? Non, non, on a tout simplement volé la scène. »

Une chambre

Quelle partie de guitare! (Pierre-Yves) Comme c’est beau. On dirait du George Harrison. (Sans la chorale Krishna.) Le texte ? Un souvenir de la gare de Calais, peut-être… La place de la mairie… La lumière spéciale de la ville. Je ne sais pas. Je ne sais pas alors je m’arrête.

Le sens commun

Imaginé comme ça, sous la douche un matin en Ariège pendant les tous premiers temps de l’enregistrement de l’album, comme tout le monde s’inquiétait du fait que « ben non décidément j’avais pas de texte sous la main » et puis écrit comme ça, pareil, tel quel, rhabillé quand même, d’un seul jet. (La seule fois malheureusement que ça a pu m’arriver. C’est dommage, c’est tellement moins de travail pénible comme ça…)

Charlie a construit une partie de piano sur le texte juste après le petit déjeuner. On a enlevé un couplet qui faisait moins bien. On a enregistré ça avec tout le monde en deux prises avec la voix en direct, avant l’heure de midi. A la coule. Comme ça. Décontractés.

J’aime pas les gens

Je ne sais plus ce qu’on avait bien pu manger ce jour-là, mais ça devait être quelque chose…

Je me souviens, ceci dit c’est vrai, qu’il y avait comme une petite tension entre nous dans le groupe et peut-être que ça s’entend un peu. Pierre-Yves au milieu de la prise, sentant probablement qu’on ne faisait peut-être pas encore assez de bruit a posé sa guitare pour prendre la basse. J’aime bien le moment où ça arrive.

La première version faisait 11 minutes. Etait-ce vraiment nécessaire. Tant de haine ?

Ramené à six minutes, il y manque maintenant malheureusement tellement de choses, tellement de gens que j’aurais voulu pouvoir saluer « respectueusement » à cette occasion. Qu’ils puissent me pardonner ici de les avoir coupés au montage. Une prochaine fois peut-être ?

Sans moi

Un « vieux » texte exhumé des albums précédents. Je ne sais pas exactement où ça se voit mais je sais pour sûr que ce texte m’a été inspiré par deux ou trois chansons de Jean-Jacques Nyssen. Avec qui on a partagé un petit studio il y a longtemps quand on était jeune. Il y a longtemps. On représentait l’avenir. On était jeunes. (Et maintenant l’avenir c’est maintenant.) Ces chansons qu’on peut trouver sur son 1er album, Le Parcours. « Le nouveau locataire » notamment que j’aime beaucoup. Ou encore ce texte, « Comme tu vois », l’influence la plus évidente :

 » Aujourd’hui c’est lundi il pleut
J’suis pas sorti encore
Je me suis levé tôt, rasé
Il fait jour dehors
Le facteur est passé, Ca y est
Y’a pas de courrier
Je ne t’écris jamais, je sais
Mais là je le fais
Comme tu vois tout va bien
je prends soin de moi, j’en prends bien soin
Comme tu vois ça va
Tout va pour le mieux, tout va comme je veux
Je travaille, j’ai trouvé
J’emballe des jouets, c’est ça mon métier
Je ne vais plus au cours d’anglais
J’suis plus motivé
Nicolas vient parfois, chez moi, regarder la télé
On se fait des plats, du jour, au four
Que ma sœur m’a donné
J’achèterai cette semaine, un halogène
Qui rend tout plus gai
Je sème cette semaine, des graines
Qui vont me pousser
Comme tu vois tout va bien
Je prends soin de moi, j’en prends bien soin
Comme tu vois ça va
Tout va pour le mieux, tout va comme je veux
Comme tu vois tout va bien
Je prends soin de moi, j’en prends bien soin
Comme tu vois ça va
Tout va pour le mieux, tout va comme je veux
Comme je veux »
JJ Nyssen

Plusieurs gens ont l’air de bien l’aimer cette chanson-là, « Sans Moi »… Moi aussi, je suis un peu comme eux.

1983 (Barbara)

Et donc il y avait cette photo dont je parlais plus haut (Voir plus haut) accroché au dessus de mon bureau… Le reste a coulé à peu près tout seul. Il aura fallu malheureusement beaucoup de temps et de douleurs et de repentirs (du travail quoi…) pour que la chanson ne fasse pas 24 minutes 30. Mais on s’en fout de ça. Non ?

Au cas où on vous demande, si quelque chose est vrai de ce qui est raconté dans la chanson (à part ce qui est complètement inventé, bien sûr), au cas où on vous le demande à vous, je me demande bien pourquoi. Au cas où, quoi…

La réponse c’est : Comme disait Jean-Jacques Nyssen (encore lui) : « Je ne sais pas si c’est vraiment vrai tout ça, mais en tout cas, je m’en souviens très bien. »

Microcoupures

Instrumental. Que dire…J’aime beaucoup les mellotrons bizarres à la fin, et le son de la batterie, et le rire maléfique de Jean-Michel et puis…Quoi ? Ce morceau fut longtemps appelé « Sextant », d’après l’album de Herbie Hancock à la pochette magnifique. (Le disque est pas mal non plus…Faut aimer quoi. Le genre ? Ca ressemble un peu à un morceau de Mendelson, là, du dernier album…Euh Micros-coupures, je crois, ça s’appelle.)

Dans tes rêves

Très vieux texte (à l’échelle géologique qui nous concerne) puisque je crois me souvenir l’avoir chanté lors d’un passage au café de la danse (celui avec Palace (2000?), celui avec la Grande Sophie (1998) ?). Une version chaque fois différente a du être enregistrée pour chaque album jusqu’à celui-là. Autre groupe, autres temps, autres musiques, et le voilà qu’il me revient comme un…Comme un truc qui revient. (Puisque tout revient…) La comptine à la fin est aussi un souvenir. Puisque Olivier (Féjoz, qui d’autre ?) l’avait écrite pour notre 1er album je crois.

Je pensais à un certain animateur télé en écrivant mais ça pourrait s’adresser à n’importe qui d’arrivé, « parvenu », à ce genre de sommet et de consécration. (Animateur télé ! Pensez donc…)

La musique, très Miles Davis électrique, enfin un peu, il me semble, en toute modestie, (« j’aime bien Miles Davis »), était bien intense sur le moment et à réentendre aussi enfin, un peu, il me semble, en toute modestie. Quentin Rollet est venu plus tard à Paris apporter sa contribution légère, délicate, si sensible et très mélodique.

Joyeux noël Jackie

J’aime beaucoup ce texte qui date un peu lui aussi, j’aime surtout la partie avec « on en rira dans dix ans » qui est peut-être un souvenir d’une bd de Jean-Claude Tergal, mais les autres parties aussi je les aime bien.

Avec deux batteurs et deux batteurs comme ça, pas tellement besoin d’en dire plus…

Je crois me souvenir qu’on a fait ça le même jour que le sens commun. Belle journée donc…Enfin sympa, quoi. (En toute modestie.)

La honte

Texte à moitié halluciné, un peu comme « le sens commun » (encore), et puis écrit assez rapidement aussi, je crois. Comme toujours au début ce genre de textes ça paraît, même à moi, (c’est dire !), un peu exagéré, non ? Et puis quand c’est trop tard pour revenir dessus, je me dis que c’est « juste » (« Juste » comme dit tout le monde maintenant), c’est « juste » normal. Normal comme la vie normale, quoi… Pas besoin d’en faire des caisses, comme dit l’autre : « It’s all right Ma, I’m Only bleeding ».

Ce jour-là en studio, tout le monde est parti ensemble, comme ça, les mains dans les poches, sans savoir où il allait, sur un petit bout de guitare que j’avais sous le coude.

Plusieurs textes par hasard sous les yeux. Et je pars sur celui-là. Et puis ben voilà. Quand on est arrivé à la fin, comment dire, et ben c’était ça.

C’est des choses comme ça, je vous le dis comme je le pense, c’est des choses comme ça qui font que parfois je me dis que ben peut-être que ça vaut le coup tout ça.

On a beaucoup ramé sur le mixage jusqu’à ce que Charlie arrive un jour et se mette à couper dans tout ce qui bouge. Et que ça soit pareil en beaucoup mieux.

Plusieurs jours

Une si belle partie de guitare (Pierre-Yves encore), enregistré un dimanche après-midi radieux en Ariège, je me suis retrouvé avec ce texte très évidemment « hommage » à Areski et Fontaine. J’aime beaucoup la fin où les micros toujours ouverts, Nicolas (Becker) a fait taire tout le monde quand un camion de 35 tonnes s’est garé devant le studio faisant trembler tout le bâtiment. La vie se débrouille pas mal toute seule des fois. (Faut juste penser à l’aider un peu, la pauvre…)

Rien

Pas sûr d’être tous les jours d’accord avec ce que raconte le texte mais je l’aime beaucoup quand même. (J’ai tant d’amour…) Des fois, je me dis « oh bah non, c’est pas bien de dire ça. C’est pas défendable. Il faut lutter. C’est ça qu’est bien ! Le progrès, la lutte pour le progrès et tout. Ben mon gars, alors, tu vas y aller manifester !… » Quand on voit ce qu’on voit, et qu’on entend ce qu’on entend, c’est vrai que ça motive plutôt. Sortir dans la rue… En plus il fait beau. Malheureusement, il y a toujours l’option « je reprends un livre », qu’est pas mal non plus. Je reprends un livre, qui dit que « le progrès a toujours été accompagné du progrès de l’aliénation du peuple », par exemple, au hasard, et puis je mets France Musique et puis finalement ça passe tout seul. Comme envie. Il fait beau aussi chez moi. On va pas quand même perdre un jour de congé gratuit à aller faire le gugusse avec des gens qui croient que voter « ça change quelque chose » ! Quand même ! On a sa dignité…Ou bien ?

La musique, je sais pourquoi, je l’aime beaucoup. Ce mélange de Beastie Boy et de Ali Farka touré, un peu comme une musique rêvée… Après…Tout ça n’était peut-être qu’un rêve. Je ne sais pas. Ca fait longtemps.

Hop

Mendelson, « Too Much, Too Soon »?

Presque…Pas loin…A peu près…

Le monde disparaît

Avant que tout soit fini, un beau jour, si on me demande, (s’il y a quelqu’un), je dirais :

« Y a quelqu’un ? »

Et puis, je dirais que je pars content, avant que tout soit fini, d’avoir écrit ce texte-là.

Rien que ça, mon poteau !

Francine « Siné » Tièche qui nous avait accueillis par hasard et avec une telle gentillesse en Ariège (voir tout ça plus haut) était, en plus de tout, une flutiste magnifique. On lui avait demandé de nous rejoindre pendant l’enregistrement ce jour-là, et c’est elle donc qu’on entend sur le morceau. Francine était un être humain supérieur qui nous a quittée (comme ils disent à la radio) cet été dernier.

Ce disque n’aurait certainement pas existé si nous n’avions pas eu la chance immense de tomber sur elle. (Voir tout ça plus haut, je redis au cas où…) Sans elle, tout le monde serait rentré à Paris, comme des cons, et puis certainement que ça en aurait été tout. De Mendelson, de cet album, de l’histoire du Rock Français, carrément pourquoi pas ?, et puis même de tout le reste. Rien que ça.

Enfin voilà, j’aime bien penser à elle, je le fais souvent et je le fais encore maintenant comme ça.

 

 Les photos de l’enregistrement de l’album : PAGE 1PAGE 2PAGE 3