POPnews novembre 2003 – interview
Le troisième album de Mendelson est inchroniquable… L’art de surprendre y est élevé au rang de loi absolue. Ce disque est définitivement trop déroutant pour être raconté dans l’espace trop étriqué d’une chronique de webzine. Le mieux était donc de rencontrer le très grand (ndlr : 1m90, 1m95 , 2m ?) Pascal Bouaziz et de le laisser s’expliquer sur cette œuvre inclassable…
J’ai l’habitude de commencer par des questions stupides du type : en ce moment, que lis-tu, que regardes-tu et qu’écoutes-tu ?
(Longue hésitation)… Ce que je regarde en ce moment : « Ordinary People » de Robert Redford. ce que je lis…hum…je viens de finir « La conjuration des imbéciles » et ce que j’écoute, c’est la question la plus dure pour moi :… le dernier Ween.
Justement, j’ai pensé à Ween à l’écoute de « Seuls au sommet »… Dans l’idée d’une musique débridée, presque loufoque… j’ai l’impression que l’album a été enregistré quasiment live.
Ah oui oui. En fait j’écrivais les chansons la semaine et le week-end on les enregistrait. Guitare, basse, batterie et je faisais souvent la prise voix en direct et puis, avec Charlie O., le clavier, on réarrangeait des trucs les week-end suivants. Les autres ayant repris des boulots, on pouvait se voir que le week end de toute façon. On a donc travaillé comme ça : du « live » retravaillé par derrière.
On sent même parfois une certaine improvisation…
Oui, effectivement c’est un truc qu’on peut se permettre étant donné qu’on joue ensemble depuis longtemps. Mais bon, c’est compliqué de parler d’improvisation car c’est souvent mal compris par les gens. Souvent dans l’improvisation, les gens se regardent jouer et c’est tout.
Je pensais plutôt à une marge de liberté laissée à chaque membre mais toujours dans la limite de la trame mélodique de la chanson. C’est aussi quelque chose qu’on sent au niveau des textes…
C’est ce que je retiens de Ween, cet aspect « on se refuse rien ». On a envie de faire un merengue avec un mec qui prend un accent espagnol grotesque sur des textes hyper noirs et hyper drôles à la fois, on le fait et on le fait très bien. Là pour cet album, on a enregistré tout ce dont on a envie et si on part dans une direction, on va à fond dedans et on voit à la fin ce qu’on en fait. Effectivement, il y a un côté très décontracté, très libre… Quand ça fonctionne, on le garde et on bosse dessus. Et c’est vrai que les derniers textes sont vachement plus… décontractés, j’ai envie de dire ça, je dis ça et je me pose pas plus de questions.
Oui, ça me fait d’ailleurs penser à cette chanson assez ambitieuse dans son format et dans son texte « Les petits frères des pauvres ». On dirait presque une performance. Le texte ne semble pas pré-écrit.
(Sourire)… Ah ben ça c’est du boulot. C’est du travail pour que t’arrives à penser qu’il n’est pas écrit.
C’est qu’on croît vraiment à une inspiration instantanée.
Ce que je dis souvent c’est que ce qui paraît naturel suppose en fait un travail monstrueux. Et pour que ça coule tout seul et qu’on ne voit justement pas le travail, c’est un travail dingue. Justement, « Les petits frères des pauvres », c’est un de mes plus vieux textes qu’on avait pas réussi à mettre sur l’album précédent. Du coup, on a fourni un travail énorme. Je tenais beaucoup à ce qu’il figure sur l’album. On l’a donc retravaillé, remonté…
Finalement, je n’ai pas eu trop de mal à l’écrire ce texte, j’ai surtout eu du mal à couper dedans.
Mais est-ce que sur des chansons de ce format là, la voix ne devient pas un instrument au même titre que les autres ?
(Hésitations)… Ça, je ne saurais pas te dire. La voix comme un instrument… Oui, effectivement, c’est une évidence pour moi. Y a ce que je dis et puis y a comment ce que je dis se marie avec le reste.
Mais je suis content que t’aime bien « Les petits frères des pauvres », parce que ç’a été un très long chemin…
Ca a du effectivement être assez compliqué. J’ai du mal à penser l’enregistrement d’un tel morceau (ndlr : 11 minutes…).
Ben, c’est un enregistrement sur quatre ans… On a enregistré la section rythmique en 99…
Et toi, tu la supportes toujours cette chanson après 4 ans de genèse ?
Ben oui, c’est même une de mes préférées. Pour moi, il se passe tellement de choses dans les textes… Je les aime beaucoup. J’aime bien les gens dont je parle… Ils me font rire. Et tant qu’ils me font rire, ça va.
Tes textes sont dans l’ensemble assez explicites. J’ai l’impression que tu pourrais presque citer des noms, que tu pourrais raconter ta vie et ton environnement dans sa réalité la plus pragmatique.
Disons que si je peux piquer un truc dans la « vérité vraie », si ça fonctionne dans la chanson, j’hésiterai pas à la faire. Mais personne ne s’en apercevra. C’est déjà arrivé d’ailleurs…
Justement quelle est la part de fiction ?
Enorme, énorme. Même si je mettais un vrai prénom, ça serait jamais la vraie personne, ce serait toujours déformé. Par exemple, dans « les petits frères des pauvres », la première phrase c’est : « Dehors, les petits frères des pauvres essayaient vaguement de se faire des amis ». Bon, la part de fiction est monstrueuse, j’ai jamais vu des petits frères des pauvres essayer désespérément de se faire des amis (rires). Mais on avait un local de répèt qui était juste en face d’un magasin qui était tout le temps fermé qui s’appelait « Les amis des petits frères des pauvres ».
En fait, ça part d’un non-évènement…
Voilà, et puis c’est tellement bizarre cette phrase « Les amis des petits frères des pauvres ».
Je ne suis pas très calé en art contemporain mais ça ressemble un peu à du « ready-made » non ?
Ah oui, « in situ ». Et puis y a aussi Patrick Bouvet qui a écrit un bouquin où il chope des phrases dans les journaux…
C’est-à-dire que tout peut rentrer dans les textes; sur cet album-là je ne me suis vraiment pas mis de barrières… C’est à dire que si je regarde « Striptease » à la télé et que je vois un truc incroyable je me dis que ça pourrait rentrer dans un texte. Mais généralement ce que je mets dans les chansons c’est des choses que je reconnais ailleurs. Si je regarde « Striptease » et que je me dis « Ah oui, ce personnage là je l’ai déjà vu quelque part »… Faut quand même que je sache de quoi je parle.
Mais tu parles aussi beaucoup à la première personne…
Ben le « je » c’est vieux comme le monde… Mais c’est pas forcément moi. A partir du moment où c’est moi qui écris, que je dise « tu », « il » ou « je », le résultat est de toute façon le même. Ça vient comme ça, je commence à chanter et au bout de 3 lignes, le texte demande la suite.
Justement, si l’ensemble des textes de l’album sont plutôt des chroniques, des observations de la vie quotidienne, il y a une chanson dont le thème sort de ce type d’écriture, « Bienvenue à Lacanau » (ndlr : une histoire de suicide).
La chanson démarre sur un mec qui a une fuite dans son plafond. Ben, un jour j’ai eu une fuite dans mon plafond (sourires)…
Donc t’as imaginé la mort d’une voisine ?!…
Oui, d’une voisine au-dessus et de ce que je trouve chez elle. Ensuite, y a le voisin qui débarque…
T’avais envie d’écrire sur ce thème en particulier ?
Oh non pas du tout, j’écris jamais sur des thèmes… Je me dis jamais « Pascal, faut que t’écrives sur tel ou tel truc ». C’est encore un simple mécanisme d’enchaînement. Et là, en l’occurrence, c’est parti d’une simple histoire de fuite dans le plafond.
Où et quand écris-tu ?
(Hésitations)… En général, il me faut une grande période d’inactivité. C’est à dire sans production de chanson, sans promotion, sans concert… Je suis à la maison, tranquille, je lis des livres, je vois des films, j’écoute des disques. Bien sûr, ça vient pas tout seul, comme ça, mais je me rends disponible. Je m’organise. Faut que mon bureau soit bien rangé, que tout soit en place.
Le premier album de Mendelson avait eu un succès critique assez important …
Oui, surtout auprès des Inrocks. A ce propos, les gens ne connaissent souvent de Mendelson que le titre « Je ne veux pas mourir », paru à l’époque sur une compil Inrocks. Beaucoup de gens aujourd’hui me reparlent de ce titre en me disant qu’ils aiment beaucoup ce qu’on fait… mais en général ils ne connaissent que cette chanson ! S’ils aiment tant que ça pourquoi ils ont pas acheté les deux premiers albums ? Ce qui est assez hallucinant c’est que sur la tournée de promotion du deuxième album des gens venaient nous voir en nous demandant quand allait sortir… le deuxième album. Ce sont des situations très frustrantes… Il y a plein de gens qui savent pas qu’on a sorti un deuxième album… Ça me rend fou… C’est vraiment dur d’avoir un relais de communication dans les médias…
Mais ça a un côté… un peu effrayant aussi Mendelson, tu crois pas ?
Ben oui, mais les gens qui aiment bien les films d’horreur, ils vont voir des films d’horreur ! (sourire)
Je pensais plutôt à un public plus large…Penses-tu que Mendelson est condamné à un succès d’estime ?
… Moi, quand je lis dans la presse « un album difficile mais qui vaut le coup », ça me laisse dubitatif. J’arrive pas à voir la difficulté chez Mendelson. Oui, il y a des disques que j’écoute qui sont difficiles… mais ce qu’on fait nous, à côté, c’est Casimir !
Y a des trucs de musique contemporaine qui sont autrement plus ardus ! Des trucs dont tout le monde se réclame parfois, comme Suicide, sont pas faciles non plus…A côté d’un film de Bergman, on est des petits enfants !
Mais il ne suffit pas d’être « officiellement » catalogué « difficile » pour être effectivement dur et compliqué…Je pense qu’il y rarement eu plus subversif qu’un Morrissey par exemple qui est pourtant a priori assez facile d’accès. Ca me fait penser à cette chanson sur l’album « Je me réveille » qui, à mon avis pourrait être taillée pour les radios, mais dont les textes sont très acerbes…
… Ah ben c’est justement l’école Morrissey… Je pense aussi aux Kinks qui chantaient des textes d’une noirceur incroyable sur des formats ultra pop ; des chansons comme « Dead End Street » ou « Sisters » sont incroyables… J’adore, ce sont mes chansons préférées… Mais le problème c’est que c’est pas très français en fait. Le mélange d’ironie, de second degré et de tristesse, c’est un truc très difficile à rendre en français, c’est très anglo-saxon… Randy Newman, les Kinks, les Smiths…
Il y a justement une reprise de Randy Newman sur le disque (ndlr : Lonely At The Top) …
Randy Newman, c’est un génie pour moi… Un génie du sous-entendu…
Comment est venue l’idée de cette reprise ?
… On devait enregistrer pour un 45t de soutien à un disquaire à Nantes je crois. J’étais avec Fred, on devait enregistrer tous les deux. J’avais écouté Randy Newman la veille et j’ai soumis l’idée à Fred de faire une reprise… On l’a enregistrée mais elle n’est finalement pas sortie donc on l’a mise sur le disque… Mais c’est un version assez sordide, à la limite du… grotesque ! Je trouve ça assez hilarant.
Il y a parfois chez Mendelson un côté blague de potache assez surprenant. Je pense par exemple à ce morceau final « Mendelzöhn » où tu chantes 17 fois le mot « Mendelson »… Et, du coup, ça désamorce un peu la noirceur des autres morceaux…
Ca c’est l’avantage d’être son propre producteur. On s’empêche pas de mettre sur un disque un truc qui nous fait rigoler… En l’occurrence, ce morceau est issu d’une improvisation… Je crois que je venais de voir « Lost Highway » et y a un morceau de Rammstein sur lequel le chanteur chante « Rammstein » (ndlr : avec l’accent et l’intonation) (sourire)… Je suis rentré, je me suis rappelé de cette impro et j’ai rajouté le chant ! Une forme un peu absurde d’auto-célébration !
En parlant de production, pourrais-tu nous parler de la structure Rec-Son ?
En fait, j’avais besoin de monter une association pour gérer les droits du disque et donc Rectangle-Mendelson a donné Rec-Son…
C’est vraiment le fruit d’une collaboration ce disque…Il y a 5 logos sur le disque : Rec-Son, Rectangle, Prohibited, Mains d ‘Oeuvres et Life-Live…
Oui, Rec-Son, Rectangle International, Prohibited Records… C’est des gens que je connais depuis très longtemps. Life-Live est le tourneur de Mendelson depuis 1998. Ca fait aussi un long moment qu’on bosse ensemble. C’est des gens très chouettes…Je me suis donc retrouvé qu’avec des gens avec qui je travaille depuis longtemps.
Quel rôle a joué Mains d’Oeuvres dans la réalisation de cet album ?
Sans mains d’œuvre, on aurait tout simplement pas pu le faire. On a eu cette résidence, ce local et on a commencé à répéter. Et puis, un mec que j’ai rencontré, qui s’appelle Nicolas Becker, qui est bruiteur de cinéma, nous a prêté du matériel et on a commencé à enregistrer. Et puis Charlie O. a commencé à s’équiper…
Donc, non on aurait pas pu le faire… Ou sinon on aurait fait des maquettes cassettes. Mais pour moi, l’idée c’était de ne pas passer par l’étape maquette… Enregistrer un morceau, le répéter pendant trois ans pour enfin peut-être l’enregistrer définitivement, ça me disait pas. Non, je voulais passer un an à enregistrer autant que je voulais et puis prendre les meilleures versions…
Ca consiste en quoi une résidence à Mains d’Oeuvres ?
On te prête un local et c’est parti. Il y a une émulation incroyable là-bas. Y a plein de gens qui bossent. C’est très motivant ! Tu assistes au concert puis tu redescends bosser jusqu’à 2 h du matin… Ça n’est pas qu’un local. Il se passe tout le temps un truc. Ce qui fait que tu ne peux pas rester assis sur ta chaise et attendre.
Que penses-tu de la scène indépendante française actuelle ?
… Je trouve qu’il y a environ deux ans, il s’est passé beaucoup de choses mais qu’aujourd’hui, c’est un peu retombé. C’est dur. Il y a deux ans, Mains d’Oeuvres s’est monté, y avait un super programmateur à la Guinguette, au début du Nouveau Casino y avait des trucs pas mal… Il y avait une dynamique générale, du moins à Paris… Et aujourd’hui j’ai du mal à retrouver ça…
Mais selon toi, cette régression est artistique ou strictement économique ?
C’est un désastre économique ! Les salles ferment, les asso s’écroulent, les labels mettent la clef sous la porte…
Tu ne penses pas que ça va justement redonner un vrai sens à l’indépendance ?
C’est ce que je me dis. Dans les situations de crise, tout le monde s’y remet… Mais c’est vrai que c’est dur quand justement l’indépendant devient un argument de vente et qu’on nous fait avaler un énième groupe anglo-saxon à qui on a dit que les guitares étaient à la mode.
Mais bon, c’est vrai que les situations de crise ont des avantages… Tout d’un coup, y’a une vraie marge qui se met en place, une vraie entraide…
Que s ‘est-il passé avec Lithium ?
Vincent, le patron a tout simplement pas accroché aux nouvelles chansons… Et donc je me suis dit « Sans rancune, on a plus les mêmes goûts »… Ça l’intéressait pas trop et moi j’y croyait vachement. C’est tout.
Ca n’a pas été trop dur de digérer cette divergence ?
Ben non, c’est qu’une histoire de goûts, c’est tout. Ce qui a été vraiment dur c’est de continuer tout seul. Trouver le financement pour enregistrer, etc…
Pour finir, peux-tu me parler de cette pochette à tiroirs ? Qu’est-ce que tu as voulu y mettre ? (On se met à « lire » la pochette de droite à gauche)
Alors, là c’est Hendrix (ndlr : coin bas à droite), ensuite, sur la table il y a « La ballade impossible » de Haruki Murakami. Ca c’est un fanzine qui s’appelle Hit Records (ndlr : sur la baffle de l’ampli Marshall) pour lequel j’avais écrit des textes. Ca c’est la pochette du premier album de JJ Cale qui est un chef d’œuvre absolu. Au dessus, c’est le deuxième album des Talking Heads. Puis là, il y a le premier album de Can. Un peu caché y a un live de Leonard Cohen (ndlr : à gauche de la statue). Puis « Philophobia » d’Arab Strap (ndlr : sous l’ampli Fender). Caché derrière, il y a Miles Davis. Là il y a un casque (ndlr : sur la commode à gauche de Pascal), c’est un casque de chantier « Travaux Publics ». Charlie O. a participé à toutes les compil de « Travaux Publics » et puis c’est aussi un hommage à Village People qu’il aime beaucoup (sourire). Là il y a Roxy Music (ndlr : au premier plan )… Et puis les photos de tous ceux qui ont participé au disque.
Ah ! Et puis là aussi, le petit bonhomme (ndlr : sous l’orgue), c’est le dos d’un maxi 45t de Mercury Rev à l’époque où ils étaient bons. La photo est issue d’un film qui s’appelle « Le ballon rouge », c’est le premier film que j’ai vu…
Propos recueillis par Refau.
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OCTOPUS, du 13 décembre 2003 au 24 janvier 2004, supplément de Mouvement « la revue indisciplinaire des arts vivants ».
Seuls au sommet, nouvel album, confirme la position singulière du groupe MENDELSON. Qu’une chanson n’a rien a voir avec des textes artificiellement plaques sur de a musique, qu’elle se construit avant tout autour d’ambiances, c’est ce que parvient encore à démontrer un groupe tel que Mendelson. Pas moins désabusé que le précédent par moments, son nouvel opus s’avère cependant plus direct. Pour le meilleur.
« Entre notre premier album et Seuls au sommet aujourd’hui, sept années se sont écoulées. il n’y a quasiment que le nom du groupe qui n ‘a pas changé depuis. Qu ‘est-ce qui a changé chez les Beatles entre 1963 et 1970 ? Je ne sais même plus qui j’étais en 96, ce qui me passait par la tête quand on enregistrait. » Telle est la réponse de Pascal Bouaziz, membre fondateur de Mendelson avec Olivier Féjoz, lorsqu’on l’interroge sur la manière dont le groupe a évolué depuis ses débuts. Sur Seuls au sommet, ne serait-ce que musicalement, on est effectivement assez loin parfois de l’intimisme un brin déprimant qui marquait ses premières productions, même si, dans l’ensemble, les intentions qui sous-tendent ce troisième album, pas plus qu’une certaine forme d’humour non dénué de tendresse, n’ont guère varié.
Des changements radicaux, le groupe en a pourtant vécu. De configuration par exemple, aussi bien que de maison de disques. « On a commencé à deux, commente Bouaziz, on a été jusqu’à sept sur scène et à Présent on fait des concerts à quatre. On a toujours fait ce qu’on pouvait, avec ce qu’on avait et ceux qui étaient là pour le faire. Toutefois, ce n ‘est pas une démarche que d’être à géométrie variable! C’est juste la vie qui fait que les gens vont et viennent. » Ainsi sont passés dans leurs rangs des musiciens issus du free jazz, la contrebassiste Joëlle Léandre et le saxophoniste Daunik Lazro principalement, ou l’iconoclaste Noël Akchoté, qui, en produisant Quelque part, leur a apporté des couleurs particulières. L’ organiste Charlie O. s’est installé, tout comme Quentin Rollet dont la présence coïncide avec le passage du label Lithium à Rectangle/Prohibited Records: « Sans Lithium, je ne sais pas où on en serait à l’heure actuelle – pas très loin probablement, peut-être même qu’on n aurait rien fait du tout. Ceci dit sept ans de travail en commun, ça laisse des traces. Ce qui n ’empêche pas non plus qu’à un moment on ne soit plus tout à fait sur la même longueur d’ondes, qu’on n ait plus le même goût pour les mêmes choses. Je connais Prohibited depuis 1990. Comme avec cet album nous tenions à tout faire et assumer seuls, il était normal de se tourner vers des amis pour avoir un coup de main. »
Petit à petit, c’est donc à Main d’œuvres, à Saint-Ouen, que s’est monté Seuls au sommet, au cours d’une résidence d’un an: dans un local de répétitions, tous les week-ends, au fur et à mesure de l’écriture des morceaux. Pour le mixage, une autre année fut nécessaire qui s’écoula de Studio gratuit en studio gratuit, la nuit, quand on leur laissait les clés. A ce propos, Nicolas Becker et Fabrice Conesa, qui viennent du cinéma, ont apporté au mixage « un truc » auquel Bouaziz n’aurait pas naturellement prêté autant d’attention: une touche particulière qui tourne autour de la matière, de la profondeur et du contour du son, et qui saute aux oreilles sur un morceau comme L ‘Ardèche. Au bout du compte, Seuls au sommet s’avère différent. De toute façon, Mendelson s’imaginait mal refaire ce qui avait déjà été tenté: « Parce qu’on change aussi. Et que l’on s’est toujours laissé guider parce qu ‘on faisait plutôt que de décider à l’avance de ce qu’on allait faire. L idée, c’était de faire exactement l’inverse du précédent, dont on avait répété et joué sur scène les morceaux pendant deux ans avant d’aller en studio. »
Du côté de l’écriture, avec Je me réveille, clin d’oeil aux Kinks, on s’aperçoit qu’il était aussi question de faire plus simple, fluide et direct: « La seule chose qui compte, c’est que ça coule tout seul » En gros: que ce soit le plus naturel possible, ce qui représente un travail énorme et un paquet d’influences parfaitement digérées, dont Bob Dylan, Lou Reed ou Townes Van Zandt. Ou encore, et surtout, Randy Newman, repris sur la chanson-titre, et Elvis Costello, auquel Ce n’est Plus la Peine est une allusion, tous deux pour des raisons comparables: « Le ton, le débit les paroles, un mélange de douleur viciée, de méchanceté et de vulnérabilité affichée. »
Ce qui donne un mélange doux-amer, avec un sens de l’image et du détail dans l’esprit des road movies et des nouvelles contemporaines à l’américaine, servi par une exigence pas si courante en France, que Mendelson partage avec Manset, Bashung, le Nino Ferrer des années 70 ou la bande à Saravah pour les anciens, Diabologum, Herman Dune ou Red pour les modernes. Probablement est-ce aussi l’influence qu’ont exercée sur Bouaziz de films comme Route One USA, L ‘Humanité ou Nord, et de la banlieue où il a vécu. » Dans nos chansons, c’est souvent là que vivent ceux dont on raconte l’histoire: ça nous distingue forcément des chansons écrites sur les gens qui se promènent au jardin du Luxembourg ou vivaient à Pigalle dans les années 30. »
Philippe Robert.
Ici et en exclusivité pour le site mendelson, l’ intégralité de l’ entretien par mail sur lequel Philippe Robert de OCTOPUS s’est appuyé pour écrire son article:
Votre album, « Seuls au sommet », est très différent du précédent, « Quelque part », et de ses ambiances parfois débridées qui devaient certainement beaucoup à la production de Noël Akchoté et à la présence des musiciens de jazz Joëlle Léandre et Daunik Lazro. Différent aussi du tout premier. Peux-tu parler de l’orientation que Mendelson souhaitait prendre au moment de l’enregistrement de ce troisième opus…
Oui, oui, c’est très différent, parce qu’on s’imagine mal refaire ce qui a déjà été fait, et puis qu’on change aussi naturellement. Et que l’on s’est toujours laissé porter par ce qu’on faisait plutôt que de décider à l’avance de ce que l’on allait faire.
Au départ de « Seuls au sommet », la seule idée c’était de se donner les moyens d’enregistrer nous-mêmes les morceaux quand on le voulait. Faire exactement l’inverse du précédent où l’on avait répété et joué sur scène les morceaux de « Quelque Part » pendant deux ans avant d’aller en studio. Là on s’est dit on enregistre pendant un an tout ce qui nous passe par la tête et à l’arrivée on voit ce qu’on a entre les mains.
Un morceau comme « La Vie est pleine de surprises », qui ouvre l’album qui plus est, révèle un côté de Mendelson apparemment plus léger. On a d’ailleurs dit, dans la presse, que le groupe avait gagné en fluidité… Tandis que les autres morceaux semblent d’une certaine façon revenir à une veine plus intimiste, marquée par la quotidienneté.
Au niveau des paroles bien sûr, l’ensemble s’avère globalement moins étouffant -ça n’a d’ailleurs jamais été lourd, au contraire. Musicalement, les dérives soniques finissent toutefois toujours par s’installer sur la longueur…
Pour l’écriture c’est vrai que j’avais décidé de faire plus « simple », plus fluide plus direct tout simplement. En même temps, « la vie est pleine de surprises », comme je me réveille », comme les « petits frères des pauvres » sont des morceaux déjà assez anciens (98/99). Donc qui date d’avant la sortie de Quelque Part. Donc peut-être que tout ça est un hasard, ou peut-être qu’il nous fallait plus de temps pour faire de vraies bonnes versions de ces chansons.Quand à la « longueur » des morceaux » : Quand un morceau dure, c’est qu’il nous semble qu’il est moins fort ou moins bien, ou qu’il perd de son sens quand on essaye plus court. Et puis qu’on aime bien quand c’est bien que ce soit plus long aussi. Personnellement quand j’aime un morceau chez les autres, ça me fait toujours du mal quand il s’arrête.
Qu’est-ce qui différencie finalement « La Vie est devant », le premier disque, et « Seuls au sommet » ?
Il y a 7 ans de différences entre « L’Avenir est Devant » et « Seuls au sommet ». Il n’y a quasiment que le nom du groupe qui n’a pas changé depuis.
Tu te rends compte ? Qu’est-ce qui a changé chez les Beatles entre 63 et 70 ? Je ne sais même plus qui j’étais, ce qui me passait par la tête, en 96, quand on enregistrait notre 1° album.
Pourquoi avoir quitté le label qui vous soutenait depuis vos débuts (Lithium) pour une coproduction entre Rectangle et Prohibited Records ? Quelles relations -que j’imagine privilégiées- entretenez-vous avec ces deux dernières structures ?
Bon d’abord je sais pas où on serait à l’heure actuel sans lithium. Mais on aurait pas été très loin certainement.
Peut-être même qu’on aurait rien fait du tout.
Ceci dit, sept ans de travail en commun ça laisse des traces…Comme les vieux amis tout simplement. Des fois, à un moment, on est plus tout à fait sur la même longueur d’ondes. On a plus les mêmes goûts pour les mêmes choses.
Les gars de Prohibited Records, en fait un peu par hasard, je les connais depuis 1990 par là, depuis les tous débuts de leur groupe Prohibition.
Jamais perdu le contact. Je suis parti les accompagner en tournée un temps. Bon c’est des vieux amis quoi . Et donc Quentin Rollet, du label Rectangle, je l’ai connu par eux. C’est lui qui m’avait présenté Noël Akchoté, et puis Charlie O., organiste et co-producteur du disque et qui jouait avec nous de temps en temps depuis 98, je crois.
Et puis Quentin a joué avec nous sur scène toute la tournée « Quelque Part ».
Enfin bon, donc, comme le propos pour cet album ça a été de tout faire et assumer tout seul, c’était normal de se tourner vers des amis pour avoir un coup de main.
Que réponds-tu si on te dit que ta façon de chanter, certaine élocution, rapellent Miossec et Jean-Louis Murat, voire Gérard Manset.
Miossec, malgré tout le respect que je lui dois et bien que pour l’avoir croisé une ou deux fois, je crois que c’est un mec bien, et que j’adore lire ces interviews, je vois pas. Jamais compris qu’on nous rapproche. L’écriture n’a pas grand chose à voir. Le débit, je ne crois pas non plus.
Murat je comprends un peu plus. Quoi que ce n’est pas quelque chose que je recherche. Mais je sens bien des fois que les mêmes contraintes (chanter en français) donne des résultats un peu voisins. Et peut-être sans m’en rendre compte c’est la même chose aussi pour Miossec, (que j’aime bien encore une fois, je le répète, parce que des fois on est mal compris. « La fidélité », sur son deuxième album est vraiment une très bonne chanson).
Manset, comme Bashung dont on m’a parlé beaucoup aussi et que je cite dans l’album, pour le coup, je les ai beaucoup, beaucoup écouté, alors ça transpire forcément un peu.
De toute façons, on part toujours de ce qu’on connait pour faire quelque chose même quelque chose qu’on espère être originale.
Enfin tout ça, plus David Mac Neil, Nino Ferrer en 70, ou la bande à Saravah, ça va comme rapprochement, c’est plutôt flatteur.
Un certain succès commercial déplairait-il à Mendelson ?
Certainement pas, non. Quelle idée ? A qui ça déplairait ? Plein, plein d’argent non plus ça nous déplairait pas.
Sans parler de succès, de toute façon, pouvoir vivre de notre musique, ce serait déjà pas mal.
Les textes sont-ils écrits avant la musique ? Ou l’inverse ? Comment intègres-tu ceux-ci à la musique ? (C’est particulièrement réussi !)
Des fois oui, des fois non. La seule chose qui compte pour nous c’est que ça coule tout seul. Qu’on se pose pas la question un seul instant. Que ce soit le plus naturel possible. Et le naturel c’est un gros, gros travail comme je le dis souvent un gros, gros travail qui ne se voit pas. C’est le principe. Pas possible comme c’est ingrat comme métier.
Pascal, quels sont tes influences musicales, et surtout pourquoi ? Dans quelle mesure t’ont-elles marqué ? (Townes Van Zandt ? ? ?)
Ouh la. Les influences musicales, c’est énorme, c’est trop de choses, trop de gens, trop de disques. Surtout que des fois c’est très mystérieux comment ça réapparait dans les chansons. Une chanson comme « Tout refaire », sur le disque si je dis aux gens que c’est Sly Stone qui me l’a inspiré, ça fait rire. Et ben pourtant, c’est ça.
Après quand même, avec Les Kinks, les français déjà cités au dessus, Lou Reed, Mick jagger, les Talking Heads, Townes Van Zandt (Alternative Country des années 70)…Etc…Etc…Dylan, à lui tout seul, doit être l’influence la plus énorme mais je suis pas sûr du tout que ça s’entende.
Faut pas oublier non plus, toute la musique soul/funk américaine : Isaac Hayes, qu’est un génie, Curtis Mayfield, « Now you’re gone » et tout l’album « Roots », Sly Stone, James Brown, « I don’t want nobody de give me nothing, open up the door i’ll get it myself » et Jimi Hendrix, bien sûr.
En gros, si on résume, Isaac Hayes qui reprend les Beatles, ou Jimi Hendrix qui reprend Bob Dylan : C’est le bout du monde, un peu le truc ultime.
Quelles sont tes influences en matière de textes, chantés ou non ? (Peux-tu parler des influences éventuelles d’Elvis Costello sur « Ce n’est plus la peine » ou des Kinks sur « Je me reveille »).
L’influence en matière de textes, c’est un gros mélange de dialogues de films, un bout d’une chanson, un passage d’un bouquin, ça plus la vie normale, les gens dans la rue, etc, etc…
Elvis Costello, « This Year’s Model », son deuxième album, m’a vachement marqué. Le ton, le débit, les paroles, le mélange de douleur viciée et de méchanceté, la vulnérabilité affichée et puis juste derrière un retournement et la pire vacherie imaginable. Costello comme Dylan, c’est aussi quelqu’un qui a le sens de l’humour et du grotesque. Et puis son groupe à la grande époque, les Attractions, c’était quand même pas mal.
Les Kinks, c’est le côté mélange d’une musique hyper gaie et de paroles terriblement noires ou amères ou méchantes chantées tout gentiment, comme ça, mine de rien. Ray davies c’est un génie pour ça. Toutes leurs chansons « sociales » sont comme ça aussi. Dead End Street, Back in the Line.
Sur « Je me réveille », dans le pont de la chanson, il y a une sorte d’hommage à une chansons de « Village Green Preservation Society ». Mais il n’y a que moi qui l’entend je crois bien.
Quels sont, par exemple, les cinéastes ou les écrivains dans lesquels tu te retrouves ?
On va plutôt mettre ceux que j’aime, c’est pas garanti que ça se retrouve dans ce qu’on fait.
Haruki murakami, Antonio Lobo Antunes, Georges Perec quand il fait des romans, en france : Jean Rollin, Lydie Salvayre.
Les cinéastes : Kurosawa, Bergman, Fellini, (Quelle originalité n’est-ce pas ?), Route One USA de Robert Kramer…Des passages de « l’humanité » de Bruno Dumont, « Nord » de Xavier Beauvois…
De quels groupes français vous sentez-vous proches ?
Les Married Monk sont des amis. Diabologum, c’était super. Les Herman Dune quand ils chantent les deux ensemble, c’est vraiment très bien. Le premier album de Red était magnifique. Katerine sur scène est quasi imbattable. Très drôle. Grande classe.
Peux-tu parler de la pochette du disque : de sa signification, des signes que tu y as laissés ? Par exemple, on y aperçoit des pochettes de disques de Can, Roxy Music, JJ Cale.
Oui et puis Fela, Miles Davis, les Talking Heads, Leonard Cohen. Un bouquin sur Dylan, une photo de Jimi Hendrix. J’y ai juste mis les gens que j’aimais.
Dont les photos de tous les gens qui ont bossé sur le disque.
Voilà l’idée c’était d’y mettre un peu de ce que j’aimais dans la vie. Des batons de Samouraïs, une « Habbaya » du Liban, des instruments de musique, une lampe de ma grand-mère…
Quant au titre du disque, faut-il y voir une allusion au « Lonely At The Top » de Randy Newman ? Vous partagez un même sens de l’humour parfois cynique, non ?
Ah oui, oui, c’est un hommage à Randy Newman. D’ailleurs il y a la reprise de « lonely at the top » dans le disque. C’est pas tellement cynique qu’il faudrait dire…Je sais pas bien quel mot il faudrait trouver. En tout cas j’aimerais bien partager au moins un peu de son sens de l’humour. Mais il est vraiment, vraiment beaucoup trop fort. Un jour peut-être.
Mendelson est-il un groupe à géométrie variable ?
Je sais pas quoi dire à ça. On a commencé à deux. On a été jusqu’à sept sur scène. Maintenant on fait des concerts à 4. On a toujours fait ce qu’on a pu, avec ce qu’on avait, avec les gens qu’étaient là pour le faire. C’est pas une démarche d’être à « géométrie variable ». La vie fait que les gens vont et viennent. Mais fondamentalement c’est toujours plus ou moins les mêmes gens qui sont là depuis longtemps maintenant.
Qu’ont apporté de spécifique à la production Nicolas Becker et Fabrice Conesa qui viennent du cinéma ?
Ils viennent surtout du son dans le cinéma, les bruitages, les ambiances…Donc c’est tout une école de la matière sonore, un truc auquel moi naturellement je ferais moins gaffe. Donc c’était pas mal de mixer avec eux, moi je m’occupais de la musique, en gros, et eux de la matière, de la profondeur, des contours du son. En gros, bien sûr, parce que ce sont tous les deux de gros fans et de gros connaisseurs en musique.
J’ai beaucoup appris avec eux deux et je continue.
Dans quelles conditions « Seuls au sommet » a-t-il été enregistré ?
On a enregistré à Mains d’ oeuvres, St Ouen, pendant un an, dans un local de répétition, dans le cadre d’une résidence là-bas. Tous les week-ends, petit à petit, au fur et à mesure de l’écriture des chansons.
Et on a mixé, pendant un an aussi, de studio gratuit, en studio gratuit, la nuit, quand on nous laissait les clés.
Revenons en arrière : avant la mise sur pied de Mendelson. Quel fut pour toi le « déclic », ce qui fait qu’aujourd’hui tu es musicien ?
Aucune idée sur un déclic. Pas de révélations. Petit à petit, je me suis rendu compte que c’est ça que je voulais faire. Ou que je ne voulais vraiment rien faire d’autre.
J’ai longtemps voulu rien faire, du tout, dans la vie. (A part être à la retraite.)
Disons que j’ai fait ça parce que je trouvais le temps long.(Avant la retraite.)
Quelles furent tes premières expériences en la matière ?
Premières expériences : Chansons en anglais, pas terribles, en 90-91, déjà avec Olivier. En 94, après quelques tribulations, on a commencé à écrire le 1er album, « L’Avenir est Devant ». (Olivier Féjoz, bassiste, membre fondateur et co-compositeur de la plupart des chansons de Mendelson.)
Comment as-tu rencontré ceux qui, avec toi, allaient former Mendelson ? Quelle était votre motivation ? Ce qui vous a amené des balbutiements j’imagine, au premier album, puis de celui-ci à aujourd’hui ?
Avec Olivier, on s’est rencontré sur les bancs de la faculté, comme on dit dans les clichés. Plus précisément dans les couloirs en faisant la queue pour les inscriptions en 90. Je lui ai dit au bout de 5 minutes qu’on devrait faire de la musique ensemble, il m’a dit ouais ? Bof, si tu veux. Je crois à peu près que c’est ça qu’il a dit.
Meïr, le batteur, depuis 97 et jusqu’à cet album, on l’a rencontré par petites annonces.
Pierre-Yves Louis, on l’a débauché d’un autre groupe. Les autres j’ai raconté au dessus.
Quelle influence la banlieue a-t-elle sur la musique de Mendelson ? La vie que tu y mènes peut-être ? (Saint-Ouen ?)
La banlieue, j’y suis né, j’y ai grandi, j’y ai vécu, j’y vis plus. Dans les chansons, c’est souvent l’endroit où les gens dont j’essaye de raconter les histoires vivent tout simplement. Donc fondamentalement, ça nous distingue des chansons écrites sur les gens qui se promènent au jardin du Luxembourg, et des chansons écrites sur les gens qui vivaient à Pigalle en 1930.
Quels sont les projets de Mendelson ?
Continuer à sortir des albums, à faire des concerts, à écrire des chansons, tant qu’il y a des gens que ça intéressera. Si, un jour malheureusement, ça n’intéresse plus personne, ou plus assez de gens pour qu’on puisse continuer et ben on arrêtera tout ça. On ouvrira une crêperie en Bretagne. Ou un atelier poterie, en Ardèche. Je sais pas encore, je suis pas fixé.
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