La Voix du Nord

 Mendelson, ce soir, à Villeneuve-d’Ascq : des chansons nées d’une « très grande liberté »

jeudi 27.11.2008, 05:06La Voix du Nord

|  FESTIVAL TOUR DE CHAUFFE |

On a rarement vu critique aussi dithyrambique à propos d’un groupe français, pourtant presque inconnu du grand public. Tour de chauffe nous donne l’occasion d’entendre Mendelson.

Entretien avec Pascal Bouaziz.

De quoi êtes-vous parti pour ce double album, « Personne ne le fera pour nous » ?

« C’était vraiment une envie purement musicale. On avait un groupe qui tournait très bien sur scène, dans lequel alternaient deux batteurs. On a eu l’idée de se mettre dans la même pièce, avec les deux batteurs, et d’inventer la musique tous ensemble. » Vous avez donc privilégié les prises live, en studio ?

« On n’a fait que du live, et que de l’impro. On est arrivé les mains vides, et on a tout enregistré. Ensuite, éventuellement, on a reconstruit ou rejoué certaines parties. Mais il y a des chansons qui sont des improvisations pures, où c’est venu comme ça tout seul. Ce qui est sur l’album, c’est parfois le moment premier où je chante la chanson, où elle s’invente, où le texte trouve sa place. Pour nous, c’était un peu miraculeux. » Cela explique-t-il les différences de format : 1’37 pour « Hop », 11’33 pour « 1983 (Barbara) » ?

« Oui, le fait de partir d’un point de vue purement musical, ça permet une très grande liberté. Quand on avait un truc bien qui faisait 1’30, j’en faisais une chanson. Quand on avait un morceau vraiment long, ça me permettait de me lâcher sur l’écriture, de me dire « voilà, là j’ai 11′ de musique vraiment très belle, je n’ai qu’à prendre les 11′ pour écrire un très bon texte. » Cela a-t-il influé sur le texte lui-même ?

« C’était à la fois plus contraignant et plus libérateur : si ça marchait sur la musique, peu importait la rime, peu importait la structure, le texte pouvait prendre toutes les libertés formelles. Et comme la musique me dictait les paroles, souvent, c’était quelque chose qui venait malgré moi. Il y a certains textes qui ont surgi un peu comme une écriture automatique. Tout était possible, que ce soit une toute petite chanson folk, ou alors des déluges de guitares… Je me suis découvert, ou libéré, je ne me suis pas du tout censuré. » La critique met en avant la chanson « 1983 (Barbara) ». Est-elle spéciale aussi pour vous ?

« Pour moi, elle a été la plus dure à faire, la plus difficile aussi à assumer, par sa longueur, et puis son côté très personnel.

C’est une chanson particulière surtout parce que beaucoup de gens réagissent dessus, m’en parlent comme d’un choc pour eux. Ça fait très plaisir, il y a des réactions très touchantes, sur cette chanson. Même en concert, je sens que les gens l’attendent et l’apprécient. » Reprenez-vous sur scène des titres des albums précédents ?

« Le concert est construit autour d’un film, et ce sont les images qui ont conditionné le choix des chansons. On a puisé dans notre catalogue : la moitié du spectacle vient de cet album ; l’autre, des trois albums précédents. » •

PROPOS RECUEILLIS PAR CATHERINE PAINSET

> Ce soir à 20 h 30, à la ferme d’En-Haut, rue Jules-Guesde à Villeneuve-d’Ascq, avec Dos de Mayo et The Meeting Room 5 E. Tél : 03 20 61 01 46.

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